Depuis septembre 2025, Gémo a créé le poste de contrôleur de gestion stock. En tant qu’alternant, je participe à l’optimisation de cette gestion de stock avec de nouveaux outils digitaux. Mais des écarts persistent et des erreurs liées aux logiciels compliquent la tâche. La mise en place de reporting permet de réduire les anomalies. L’utilisation de l’automatisation et de l’intelligence artificielle sont les outils d’avenir qui vont changer le métier de contrôleur de gestion des stocks.
Avant la digitalisation : erreurs et manque de visibilité
Avant, le suivi des stocks était éclaté entre plusieurs services. Les logiciels existaient, mais leur utilisation restait basique. Résultat : des écarts fréquents entre stocks réels et stocks théoriques. Les stocks théoriques que l’on retrouvait dans les logiciels étaient parfois erronés face aux stocks réels calculés suite aux inventaires. Certains produits apparaissaient en stock mais étaient introuvables en entrepôt. Dans ce contexte, certaines décisions se prenaient sur des données parfois inexactes.
Dans le prêt-à-porter, le cycle de vie des produits est court, et les collections tournent. Dès lors, ces erreurs même rares posent de nombreux problèmes. En magasin comme sur le site web, elles entraînent des ruptures de stock. Ce qui crée des pertes financières. Mon rôle est d’utiliser les outils digitaux pour fiabiliser ces données et améliorer la visibilité des stocks chez Gémo.
Les défis du digital : stocks inexacts et écarts persistants
Les logiciels transforment la gestion des stocks. S’ils sont bien utilisés, ils apportent de la rigueur mais si ce n’est pas le cas, des erreurs apparaissent : apparition de stocks négatifs. Certains produits affichent des quantités en stock inférieures à zéro. Parfois, ces anomalies proviennent d’erreurs humaines, liées à la mauvaise manipulation des outils : erreurs de saisies, mouvements de stocks faux ou ventes non retirées des stocks.
D’autres fois, ce sont les paramétrages des logiciels qui sont mauvais. Dans le prêt-à-porter, comme chez Gémo, ces erreurs compliquent la gestion des stocks. Surtout dans les magasins, où cela peut provoquer des problèmes de réapprovisionnement, et donc des ruptures de stocks.
Les différentes collections pour chaque saisons proposées par Gémo compliquent aussi la tâche. Une fois la collection passée, les stocks deviennent des « vieux » stocks. Parfois ils sont réutilisés mais d’autres fois ils deviennent obsolètes. Stocks qui sont alors perdus et qui peuvent rester longtemps dans les entrepôts Gémo. Sans aucun mouvement.
Les solutions : la mise en place de reporting
La fiabilité des stocks est une épreuve pour Gémo. Mais des solutions sont possibles. Pour cela, nous avons mis en place un système de suivi des stocks hebdomadaire, que nous appellerons reporting.
Ce suivi concerne principalement les stocks magasins. Chaque semaine, nous compilons les données et les comparons aux observations en magasins. Nous pouvons ainsi rapidement identifier les anomalies éventuelles et donc les corriger.
Pour les stocks web, la gestion est différente. Une anomalie dans les stocks sur le site internet entraîne des annulations de commandes et donc des clients insatisfaits, ainsi qu’une dégradation de l’image de marque. En mettant en place un reporting sur ces stocks web, nous avons réduit l’écart entre les stocks théoriques et les stocks réels.
La gestion des stocks est un élément essentiel de la chaîne d’approvisionnement. Une bonne visibilité de ces stocks permet d’améliorer leur gestion ; d’améliorer l’expérience client, et donc d’améliorer le chiffre d’affaires.
L’automatisation et l’intelligence artificielle : les bases de l’avenir
L’avenir des métiers de gestion et donc du contrôle de gestion stock passe par l’automatisation. Des logiciels plus performants, intégrant de l’intelligence artificielle, pourraient anticiper les écarts et ajuster les stocks en temps réel.
Les entrepôts commencent déjà à être automatisés et à utiliser de l’intelligence artificielle. L’un des entrepôts chez Gémo a une partie qui est gérée exclusivement par des machines (appelé Pallet Shutttle et créé par Mecalux). Cette utilisation permet de réduire les erreurs humaines, et ainsi d’optimiser le calcul des stocks.
Ces innovations nécessiteront toujours un contrôle humain. Tout d’abord pour les créer et les paramétrer. Mais aussi pour valider les données et s’assurer de leur cohérence.
Trouver l’équilibre entre digital et contrôle humain
Le digital est un atout, mais il ne remplace pas le contrôle humain. Un logiciel, même bien paramétré, ne pourra pas corriger les erreurs de saisie ou éviter toutes ruptures de stock. Un suivi des stocks sur le terrain, dans les magasins et les entrepôts, reste essentiel.
Le métier de contrôleur de gestion stock ne cesse d’évoluer. Il allie l’automatisation et l’IA avec le travail humain. Grâce aux reporting et à la sensibilisation des équipes, nous améliorons progressivement la véracité des stocks théoriques. La digitalisation ne doit pas être une contrainte, mais un levier d’efficacité.
Tirer le meilleur du digital
Le digital transforme la gestion des stocks, mais il pose aussi des défis. Les stocks négatifs et les écarts persistent, mais les solutions comme le reporting et la formation des équipes améliorent la situation.
Ce reporting permet de passer par chaque étape du contrôle de gestion stock et de voir que l’évolution est positive. Les logiciels sont des outils puissants, à condition qu’ils soient bien exploités par l’humain. Avec le temps et des ajustements, nous pouvons atteindre une gestion des stocks plus fiable et proactive.
Rémy Chagnas