Émilie B-R : le sens de la famille

Après 15 années de bons et loyaux services, la collaboratrice polyvalente du cabinet ABAQ Conseil a décidé de « prendre la porte » pour renouer avec sa vie de famille.

Elle est la fille d’un artisan et d’une mère au foyer. Très vite, elle s’est forgée un solide affect pour le travail et ses valeurs. C’est pour cette raison qu’après de longues négociations avec les patrons, elle réussit à intégrer le cabinet ABAQ à seulement 16 ans. Elle ne le quittera plus jusqu’à aujourd’hui.

Elle vient de créer son entreprise de prestations administratives. A seulement 31 ans, elle devient cheffe d’entreprise avec pour bagages sa solide expérience dans le domaine et un réseau important constitué d’anciens clients ABAQ.

Émilie a réussi à gravir les échelons au fur et à mesure des années. Elle était notamment responsable de la formation des clients sur un logiciel de facturation. Elle avait des parts dans différentes sociétés qui composent le groupe ABAQ. Elle formait des alternants. D’un point de vue purement professionnel, Émilie se sentait épanouie. Mais avec l’arrivée de son troisième enfant, elle avait l’impression de ne plus avoir assez de temps à consacrer à sa famille. « Nico est un homme génial, un excellent père de famille et il ne me reprochera jamais d’avoir à s’occuper des enfants. C’est une prise de conscience personnelle qui m’empêche de m’épanouir. »

Émilie B-R

Aussi surprenant que cela puisse paraître, enfant, la comptabilité n’était pas le métier rêvé. Elle voulait être maîtresse des écoles. Pas beaucoup plus surprenant quand on connaît sa relation avec les enfants. Mais les opportunités rencontrées en ont décidé autrement. Elle ne regrette pas d’être tombée dans la comptabilité petite. Mais pour ne pas être trop loin de la vie scolaire, elle est la trésorière de l’association des parents d’élèves de l’école dans laquelle sont ses enfants. Ce rôle lui confère par défaut le poste de caissière lorsqu’il y a des évènements organisés par l’association. Petit problème pour quelqu’un qui est très peu à l’aise avec le calcul mental. Un comble pour une comptable.

Émilie a une hygiène de vie un petit peu incohérente. D’un côté elle va faire un jeune intermittent en ne dînant pas, et de l’autre elle a une consommation de café qui doit approcher les deux litres par jour. Sans compter la demi-douzaine de cigarettes roulées à la main qu’elle fume sur la journée de bureau. Elle n’accorde pas non plus beaucoup d’importance à son style vestimentaire. Elle estime que ce qui compte vraiment c’est la qualité de son travail et sa productivité. Elle répète souvent que « faire et défaire : c’est travailler ».

Quand on aborde le sujet de son futur proche, elle ne semble pas spécialement préoccupée. Sa demande de chômage reconversion a été acceptée. Ce qui signifie qu’au moins sur les premiers mois, elle percevra un pourcentage de ses derniers salaires. Quant à la fidélité de ses clients, elle est confiante. « Ce sont des clients que je connais déjà depuis plus de dix ans pour la plupart. J’ai eu la chance de pouvoir choisir avec lesquels j’allais travailler pour commencer. Je sais que mon ancien expert-comptable conserve près de lui une file d’attente de clients dont il aimerait bien que je m’occupe pour soulager le cabinet. »

Notre entretien est soudainement interrompu par l’assistance maternelle qui s’occupe du petit dernier. Il est malade. Quelque chose est certain, Émilie est très fidèle à son pédiatre.

Killian DAMOIS